Le Cne Papin emmène une patrouille double sur la ligne de feu (Forbach)les Boches arrivent à 10,quelques minutes après leurs départ le Ltn Gruyelle arrive en renfort, mais toujours pas de Boches. Les missions se multiplient mais pour les jeunes, toujours rien à faire,notre activité est limitée à l'entrainement et aussi à des distractions comme la garde et le service de jour,ah,ces nuits dans le béconnard!Cette attente est énervante au possible, je sais bien que Passemard et moi n'avons pas assez d'expérience mais je languis de sortir de cette impasse car je sens que j'aurai bientôt honte à ne pas faire le même travail que les autres.

Le 7 Septembre le Cne PAPIN et le Lt Gauthier prennent leur baptême d'autogire,le Capitaine estime que 30 minutes lui suffisent "on n'est pas tranquille dans cet outil!"Nous sommes en guerre,nous ne réalisons pas ,j'ai essayé d'annalyser les sentiments qu'on éprouve devant une pareille chose, c'est très compliqué,on craint surtout pour ceux qu'on aime et qu'on laisse en arrière.Je pense que le pauvre type,seul dans la vie sans parents sans famille doit se trouver heureux à ce moment là de sentir que tout ce qui peut lui arriver de fâcheux ne sera fâcheux que pour lui-même. Sonntag,faisant partie d'une patrouille de couverture perd la patrouille, se perd lui-même et se pose, après une heure de recherches, comme un aigle dans une prairie à 10 km du terrain! Il paiera à boire.

Coup dure à l'escadrille,le Lt Gauthier Jack se tue en Potez 63 près de Velaine avec l'ad.Grosset et le Sgt Paratilla de la 4.Il laisse un grand vide parmi nous où il avait sû se faire aimer de tous,la veille au soir,encore il creusait avec moi des abris pour le personnel de l'escadrille et devisait joyeusement en faisant des projets d'avenir.

Jusqu'à ce jour 18 Septembre je me suis entrainé sur 406,mais aujourd'hui,grosse émotion, je suis considéré comme un vrai pilote,la preuve est que je fais parti de la patrouille d'alerte.Ah,si l'on pouvait décoller! La chance me favorise car on demande une patrouille en couverture du terrain,je suis heureux au possible et tremble d'émotion.La première mission de guerre est pour un pilote une date importante, mais dès que je suis en l'air toute émotion disparait et la mission s'accomplit sans histoire et très normalement.

 


page précedente                                                                                 retour page originale                                              page suivante