Je me rends compte que je fais 1/2 tonneau à droite, je sens un choc violent qui me fait perdre connaissance, certainement tout est fini.Je me réveille au bout des ficelles la gu.... en sang
Qu'on est donc bien ici!je vois le paysage, une petite rivière où je voudrais bien tomber.
Braves copains de la D.C.A. Grâce à eux 1/4 d'heures après j'étais à l'hopital de LUXEUIL aux mains du Dr "Angilar" .Je souffre terriblement de la face ou j'ai des brulures du 3me degré.Le Dr me soigne admirablement et m'amuse pendant l'opération en me racontant des histoires et je lui réponds sur le même ton, le moral est excellent.Après l'opération j'ai un instant de défaillance qui est ranimée par ce brave aumonier.Les bonnes soeurs me soignent de leur mieux, leur dévouement est sans limites.
Le lendemain je veux moi-même écrire à mes parents pour les rassurer, mais quelle lettres!Je suis sur que mon père fera l'impossible pour venir me rejoindre, j'attends tous les jours son arrivée mais cependant, quel coup au coeur quand on m'annonce qu'il est là et que j'entends son petit coup de sifflet!Je suis ému en pensant à la peine qu'il va avoir en me voyant ainsi défiguré, car je ne suis vraiment pas beau à voir.Il est là, mon frérot aussi, je ne peux retenir mes larmes, eux aussi pleurent, mais c'est qu'ils sont tellement heureux de me voir vivant!Et maman, dans quelle état doit-elle être, elle aussi doit bien pleurer.Les trois jours qu'ils ont passés près de moi m'ont fait revivre, quel doux réconfort.Mes camarades viennent souvent me rendre visite, ils m'apportent des fruits, des bonbons, du chocolat, un poste de T.S.F. même.Ils sont vraiment très chics;c'est là surtout que j'ai ressenti cette forte et male amitié qui unit tous les pilotes d'une même escadrille, pas de fioritures, de déclarations, de protestations d'amitié mais un sentiment profond et sincère qui est admirable, on peut compter les uns sur les autres.
Papa aussi a cette impression et il est enchanté de l'acceuil reçu auprès du Cne Papin et du Cdt Durieux.
Deux mois à Romans(NDLR:Romans sur Isére dans la Drôme) pour une nouvelle hospitalisation et convalo, la présence de mes parents a addouci la peine que j'avais de sentir mes camarades la-bas, cette vie ne me convient pas et c'est avec un sourire large comme un...